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Masters 1000 de Madrid: non, Nadal n'a pas encore rendu les armes

Rafael Nadal n'a pas encore dit son dernier mot : l'Espagnol, qui tente un dernier retour au sommet à bientôt 38 ans malgré son corps cabossé, s'est offert une victoire probante face au 11e mondial Alex de Minaur, au Masters 1000 de Madrid samedi.

Nadal est sorti victorieux 7-6 (8/6), 6-3 en 02h04 min de son match du 2e tour.

La semaine passée, pour sa reprise après un énième coup d'arrêt connu en tout début d'année en Australie, il s'était incliné face au même De Minaur 7-5, 6-1 au deuxième tour à Barcelone.

L'Espagnol aux 22 sacres en Grand Chelem n'avait plus battu de joueur du top 20 depuis novembre 2022. C'était contre Casper Ruud. Sur terre battue, sa surface adorée, ça ne lui était plus arrivé depuis la finale de Roland-Garros 2022, l'édition qu'il avait traversée pied gauche anesthésié, mais triomphant aux dépens de Ruud, encore.

A un mois du Majeur parisien (26 mai-9 juin), cette victoire est susceptible de faire remonter la cote de sa présence sur la terre chérie de ses quatorze sacres. Nadal avait averti qu'il ne participerait à Roland-Garros que s'il se sentait "suffisamment prêt" en début de semaine. "Sinon, ça n'a pas de sens", avait-il tranché.

- Sous les yeux du roi et de Zidane -

Toit de la Caja magica de Madrid fermé, les "Raaafa, Raaafa" dégringolant des tribunes à son entrée sur le court, et encore plus après le premier jeu gagné, ont rendu l'ambiance solennelle comme rarement, à en donner des frissons. A mille lieux de la distraction somnolente du premier tour bouclé sans émotion deux jours plus tôt.

Le fait est que des adieux à Madrid étaient redoutés. Avec pour adversaire un joueur aux portes du top 10, de surcroit son tombeur à Barcelone la semaine précédente, on a bien compris dans le public qu'on assistait potentiellement au tout dernier match de la carrière d'exception de Nadal sur le sol espagnol. Aux premiers rangs, le roi Felipe, et une idole du football, Zinédine Zidane.

"Il fait partie de l'histoire universelle du sport", n'a ainsi pas manqué d'introduire avec emphase le speaker du stade.

Le temps d'un premier set à rallonge, long de 76 minutes, "Rafa" a été plus qu'une légende en préretraite venue faire ses adieux à domicile. Beaucoup plus, aussi, qu'un 512e joueur mondial, son rang au classement ATP cette semaine.

Sur le court, des coups plus appuyés à l'échange, malgré un certain déchet, mêmes quelques frappes vintage, rappelant le temps où il régnait en souverain absolu sur la terre battue, des poings brandis biceps saillant. Dans les tribunes: des "si se puede", l'équivalent espagnol de "Yes, you can", scandés par le public madrilène qui y a cru dur comme fer.

- Rééditer l'effort -

Même quand ça s'est compliqué, et que Nadal est passé d'un break d'avance (2-0) à un break de retard (4-3), concédé blanc. Même quand le jeu décisif semblait en passe de lui échapper, après quatre balles de set gâchées.

Surtout, Nadal allait-il tenir la distance, lui qui n'a joué que six matches depuis le début de l'année, dix seulement depuis début 2023, avec les limites physiques dont il ne fait pas mystère et qui s'imposent désormais à lui ? La réponse est oui. Le temps de ces deux heures au moins. Sa fulgurance de retour de revers gagnant qui lui a offert deux balles de match ne le contredira pas.

"Il y a une marge de progression, mais ça veut dire beaucoup pour moi d'avoir pu jouer un match entier", a apprécié "Rafa". "La semaine dernière (à Barcelone), je n'avais pu être compétitif qu'un set. Aujourd'hui, j'ai pu l'être plus de deux heures, et en plus il y a la victoire."

Sera-t-il en mesure de rééditer ce type d'effort ? Voilà désormais la question qui se pose.

Nadal a promis de "faire (s)on possible pour récupérer et essayer d'être compétitif une nouvelle fois". Son prochain adversaire sera l'Argentin Pedro Cachin (91e).

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