Accueil Actu RTL info Conso

Consommer en circuit court, comment ça marche et à quel prix? "Ici, on trouve absolument tout"

Les alternatives sont nombreuses pour consommer autrement que grâce aux supermarchés. Depuis le début de cette nouvelle crise, les agriculteurs évoquent souvent le circuit court, le manger local. Les consommateurs se montrent d'ailleurs solidaires de cette demande. Comment et où consommer local ?

Dans cette petite épicerie de Braine-le-Comte, les clients sont nombreux à venir chercher leur poulet fermier, la viande de l'éleveur du coin ou des œufs provenant de la commune voisine. Parmi les clients, il y a des habitués, mais aussi des militants : "Ce qui vient de l'extérieur de l'Europe, ou quoi... On préfère acheter local".

Acheter local : depuis quelques jours, c'est presque devenu un geste de solidarité à l'égard des agriculteurs. "On ressent un engouement un peu plus important que d'habitude. Le chiffre quotidien a légèrement augmenté. On voit que le nombre de nouveaux clients qui franchissent la porte de notre établissement est plus important également", se réjouit Léandre Huart, co-gérant de l'épicerie "Du local au bio".

C'est agréable d'être reconnu quand on livre nos œufs dans un magasin du coin

Léandre a créé cette épicerie il y a cinq ans avec son frère et ses parents, éleveurs de porcs et de bovins. Le but : vendre des produits locaux et ainsi mettre en valeur les producteurs comme Marie, qui livre aussi les œufs de sa ferme dans la grande distribution. "C'est beaucoup plus froid, beaucoup plus impersonnel. On ne sait même pas qui on est. Bien sûr que c'est agréable d'être reconnu quand on livre nos œufs dans un magasin du coin", explique-t-elle.

La reconnaissance sociale à travers le circuit court, mais à quel prix ? Après le passage en caisse, les clients sont partagés. "C'est légèrement plus cher qu'ailleurs, oui, mais c'est de la qualité", estime une cliente. "Ici, on trouve absolument tout et c'est vraiment pas plus cher qu'au supermarché", trouve une autre. 

Si les prix sont raisonnables, c'est grâce à l'absence d'intermédiaire. Ici, la viande passe de la ferme au comptoir. "On élève les veaux. On élève les bêtes à l'engraissement. Je les conduis à l'abattoir et puis ça vient ici. Il n'y a pas plus court", décrit Charles-Philippe Huart, agriculteur.

Une épicerie à ciel ouvert

Ces boutiques locales, sont-elles l'avenir des agriculteurs ? Pas forcément. Jérémy, par exemple, a dû fermer son épicerie après le Covid, faute de clients. Aujourd'hui, il a changé de modèle. Son magasin, c'est son champ, situé à Wezembeek-Oppem. Il commence, d'ailleurs, à mettre en place son rayon fruits rouges. Les clients pourront venir les couper eux-mêmes. 

Cet agriculteur est soutenu par une communauté de 250 abonnés, parmi lesquels Bruno : "C'est très agréable, de pouvoir être en accord et être en lien avec la nature. On se reconnecte à notre mère nourricière", nous explique-t-il.

Ça revient à 1,50 €, par personne par jour en légumes.

Bruno paie un abonnement de 450 € par an, pour des fruits et légumes à volonté. "On a fait notre calcul. Ça revient à 1,50 €, par personne par jour en légumes. Je peux vous assurer que ce n'est pas cher", indique-t-il. Jérémy ajoute : "La plupart paient leur abonnement dès le début de la saison. En fonction de ça, moi, je vais tout faire pour cultiver et leur offrir un large panel de fruits, de légumes et de fleurs".

Cette démarche solidaire et citoyenne permet de garantir un revenu fixe au cultivateur. C'est un modèle prometteur, car Jérémy recherche aujourd'hui du personnel.

À lire aussi

Sélectionné pour vous

Commentaires

5 commentaires

Connectez-vous à votre compte RTL pour interagir.

S'identifier S'inscrire
  • tout es dis

  • Merci Thierry pour cette analyse

  • Donc, c'est plus cher, malgré le fait qu'il y a moins d'intermédiaires. Ah et ils font du black à gogo... Et que dire de tous les emplois "intermédiaires" qui sont ainsi mis en danger? Quant à la qualité, c'est exactement la même qu'en supermarché! Et consommer local n'est pas toujours mieux pour l'environement (le transport n'étant qu'une minorité du problème)

    Thierry Frayer
     Répondre
  • J'ai plusieurs fois déjà acheté de la viande, de la charcuterie ou des fruits dans le circuit local, mais quand je constate que les prix, malgré la suppression des intermédiaires, sont jusqu'à 50% plus élevés ! ! ! Je recule.

    MO BI
     Répondre
  • J'ai plusieurs fois déjà acheté de la viande, de la charcuterie ou des fruits dans le circuit local, mais quand je constate que les prix, malgré la suppression des intermédiaires, sont jusqu'à 50% plus élevés ! ! ! Je recule.

    MO BI
     Répondre